Sunday, February 11, 2007

Contingence



Le monde est contingent. L'homme l'est aussi.

Si nous sommes contingents nous ne sommes donc pas nécessaires. Nous voilà projetés comme des être-là, comme des présences sans motif. Toutefois l'être-là est, l'actif du verbe n'est pas hasardeux. Voilà donc une action, un état non passif mais bien actif, qui n'est ni nécessaire ni justifiée.

La donnée est pourtant là, du moment où nous naissons au moment où nous sommes capables de cet acte reflexif qu'est la pensée, nous sommes. Il s'est agit pour nous de ne jamais arrêter cette action, de continuer ce travail acharné de perpétuation. Nous ne sommes bien certains que de ça "je suis", il m'est donc nécessaire de continuer à être, ne sachant pas ce que c'est de ne pas être.

Un peu comme des Vladimir et des Estragon d'un En attendant Godot mondial, nous n'avons su que nous maintenir dans cette "étant", passif dans ses volontés, actif dans sa perpétuation. Nous ne voulons pas être, nous le devons. Tout comme pour les personnages sus-cités peut alors se poser le problème du suicide, accepter d'arrêter, non pas comme le dirait Diogène "d'oublier de respirer" mais tout simplement de décider de ne plus le faire. Car nous n'avons pas de raison de le faire, car rien n'est nécessaire.

Toutefois, il reste plus sage, en veillant à ne pas renverser la logique, de trouver dans la perpetuation de la vie de quoi tolérer sa pourtant évidente contigence. La vie ne s'auto-justifie pas elle-même, elle fait oublier qu'elle est à la base spontanée, sans cause, sans but.

C'est là où pour nous entre en scène l'art, et plus précisément la musique. Nous ne savons pas pourquoi la musique créé en notre être une harmonie, un sentiment de bien-être le terme n'est pas léger, bien être c'est avoir le sentiment d'une étance agréable. J'oublie alors le travail que me demande ma vie, à ce silence du monde que pourtant l'on veut questionner, j'oublie aussi ce Godot qui n'arrive pas. Je n'ai peut-être même pas envie qu'il arrive, je veux juste rester là, pour continuer à admirer ce que d'autres être-là, comme moi, arrivent à créer, comment ils me font oublier la légereté de mon être.

Alors je reste, ici, dans cette contingence, un petit peu, pour voir, pour écouter, pour être vraiment sûr qu'au final ce que j'avais n'était pas tout ce dont j'avais besoin. Peut-être aussi pour rendre aux autres cette perpetuation plus acceptable, car plus raisonnable.

6 Comments:

Anonymous Anonymous said...

On les voit de loin : ils arrivent barbus et chevelus avec un T-shirt "Your god is dead" puis après leur premier cours de philo décident de se couper les cheveux et de s'habiller plus hype avec des t-shirt "klub des loosers" ... ils ouvrent même un Blog comme tout le monde, un fois arrivés en hypokagne, méditent sur la contingence et finissent par se suicider en sautant du haut d'une falaise après avoir laissé un poème d'adieu relatant leur angoisse philosophique ... assume ton coté "Misao Fujimura"

5:19 PM  
Blogger Furinkazan said...

Et ma super pub pour mon blog sale crecre ?

7:20 PM  
Blogger Ecrelinf said...

Je vois que j'ai un nouveau copinou.

Pas plus con qu'un autre, juste dans la même continuité de médiocrité que les autres.

"Steuplé, apprends moi la vie"

5:48 PM  
Anonymous Anonymous said...

tout le monde ne peut avoir ta prestance, ta profondeur d'esprit,enfin bref ton intelligence ,alors oui je te l'avoue je ne suis qu'un misérable cancrelat qui cherche vainement a egaler ton style malheuresement inémitable inégalable ...

7:46 PM  
Anonymous Anonymous said...

un monde contingent, un homme contingent , un blog contingent ,une pensée contingente bon a quand le suicide MISTER M ????????????

1:11 PM  
Blogger Ecrelinf said...

Même pas un jeu de mots sur la première syllabe de "contingent" ? Je suis déçu, j'ai eu des copinous plus fins que toi.

Je sens d'ici ton plaisir à ne pas me dire qui tu es, toi sachant bien entendu tout de ma personne (sinon comment saurais-tu que j'suis con ?). Parler sans assumer, voilà l'activité des grands.

Tu reviendras mon petit, car au final mon blog, même si c'est du papier toilettes pour tes excréments verbaux, tu le trouves doux et agréable. (tu voulais du style ? voilà ma bite.)

5:43 PM  

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