Monday, July 17, 2006

Verbiage




Je suis, face à mon blog et mon ordinateur, capable de tout. Je peux tout écrire, tout dire, tout raconter, tout dévoiler, tout décrire, tout blâmer, tout pleurer, tout louer.

Et pourtant parfois rien ne vient. Avons nous si peu de choses à dire sous nous mêmes et les autres ? Je n'ai pas la plume incontinente mais quand même ! Me voilà à hésiter entre deux articles sur la Démiurgie et un autre sur l'Originalité. Ecrire par désoeuvrement, c'est parfois touchant et intime, mais c'est aussi parfois laborieux et harassant.

Alors je raconte les mésaventures de mon cerveau récalcitrant à la création naturelle et volubile de volutes verbales voluptueuses. Non, le volume ne vaut pas la qualité, mais quand aucun des deux ne vient, rien ne va.

Cet article n'intéressera que mes die-hard fans, que je n'ai pas (encore), mais il aura le mérite de...être.

Sunday, July 16, 2006

Concurrence




Il était un Poulet joli,
Pubère et fringuant,
Qui allait dans Paris.
Il cherchait, mes enfants,

De quoi s'envoyer en l'air.
Normal, me direz-vous :
Le printemps faisait ses affaires
Et l'on aime bien voir le Loup.

Et paf, sur la place de la Bastoche
Un trapèze croisa son chemin.
"Hé hé", se dit-il, "Ce sera fastoche
De grimper sur ce machin."

Trop fastoche pour notre héros
Qui se met à difficulter
Son idée, astiquant comme il faut
Le trapèze avec un truc huilé.

Le voici qui grimpe dessus,
Tangue, se marre puis tangue encore,
Et se trouve tête par-dessous cul.
Il voulait se marrer ; le voilà mort.

La morale de cet historiet,
Chers petit lecteurs cois,
Est qu'il ne faut pas vaseliner
N'importe qui ou quoi.

Louve

Farine






Ces temps ci il m'arrive des trucs dingues. J'vais vous en raconter un.

Cet après midi encore, j'étais tranquillement dans ma cuisine en train de me faire de la grenadine lorsque sur la table j'aperçois un bout de pain. Un peu destabilisé, j'me demande ce qu'il fait là, pourquoi il y reste (on s'ennuie assez tristement sur cette table). Donc ni une ni deux, j'prends mon courage (et ma grenadine) à deux mains et j'vais voir cet intru.

"Bonjour".
Aucune réponse.
"Hey oh.
-Oui ?
-Ah, j'pensais avoir affaire à du pain dur.
-Nan nan, j'suis encore toute fraîche.
-Ah vous êtes donc une demoiselle ! J'me disais bien, avec de telles miches.
-Eh oui. Enchantée."

Tout content d'avoir fait une rencontre si opportune, j'me lance dans une tentative.

"Dites moi mademoiselle, j'vous vois comme ça, avec votre peau dorée, et j'me dis que j'ai un pote qui habite pas loin. C'est un bout de jambon, et j'pense que vous pourriez vous entendre. Voire vous marier."
"Très bien, mais je ne fais ça qu'avec du beurre."

Morale de l'histoire : se faire un sandwich, c'est toujours une aventure.

Saturday, July 08, 2006

Misanthropie



Que celui qui n'a jamais eu envie de lapider ses congénères me lance la pierre.

C'est quand la médiocrité monte au créneau et s'empare de leurs vies qu'ils servent d'objet à ma misanthropie puritaine.

C'est toujours à la fin d'un instant de sociabilité que mes relents anthropophobique reviennent. Une soirée chez des amis, une nuit trop longue dans un bar, ou la présence de quelques nuisibles, et hop là, c'est un raz-de-marée qui apparait à mes yeux, et qui les emporte eux et leurs saloperies d'existences.

Fashions victimes de leur propre manque d'identité, ou bobo collabos adeptes de la soumission ethnique, je leur paierais bien à tous un billet de train vers l'est.

J'enchaîne les clichés comme ils s'y enchainent eux mêmes.

Brûlez, sur votre manège des vanités.